Le blabla et la réalité

Publié le par Jaminagrobi

publié par roland (Dazibaouebmaster) Aujourd'hui 16H34

Sarkozy face à Pujadas et à Ferrari, le 5 février 2009par Superno

Comme convenu, je n’ai pas écouté le nain baratineur et gesticulant hier soir. La mesure de boycott amorcée sur Internet n’a manifestement servi à rien, puisque 15 millions de personnes étaient devant leur poste. J’avoue tout de même que je n’ai pas pu m’empêcher de passer la tête à quelques reprises pour voir l’ambiance… Ce que je raconte ici est donc basé que sur le compte-rendu que m’en a fait SuperNonotte, et sur ce que j’ai lu et entendu à ce sujet ce matin.


L’ambiance, c’est simple : quatre “journalistes”, pas réputés pour être les plus féroces, convoqués à l’Elysée, à genoux, en pâmoison devant le “Grand Homme”, s’excusant presque de devoir poser des questions “gênantes”. Alors que les plus gênantes n’ont évidemment pas été posées.


Avez-vous remarqué comme il jouait au mâle devant Lolo Ferrari ! C’en était touchant ! Enfin, il est difficile de blâmer le manque de maîtrise de sa testostérone, c’est humain…


La Crise (je mets une majuscule, car c’est l’entité qui domine tout le reste) a tout changé, et permet à Sarkozy de s’affranchir d’absolument tous ses principes. Un peu comme l’alcool désinhibe un timide. Sauf que Sarkozy n’est pas bourré et encore moins timide, il sait très bien ce qu’il fait.


Donc tout ça, c’est la faute à la Crise. Elle permet à Sarkozy de s’absoudre de toutes ses fautes, notamment les fautes idéologiques : “c’est pas moi, c’est la crise !”. Mais comme je l’ai déjà dit à plusieurs reprises : la Crise, c’est lui ! Et ses semblables ! C’est LEUR politique !


Pas un de ces prétendus “journalistes” n’a été fichu de lui demander pourquoi il voulait introduire les subprimes en France , et constater que c’est le déclenchement de la “Crise” aux USA qui l’en a empêché. Il s’en est fallu de quelques mois ! Oui, je sais,  je poste régulièrement ce lien dans mes billets en espérant qu’il soit repris et que les français sachent la vérité : ce type qui vous fait la leçon à la télé, qui se dit “victime de la Crise” voulait copier le système des subprimes pour les appliquer en France ! Je n’en reviens toujours pas ! Et tout le monde s’en fout !


Pas un de ces prétendus “journalistes” n’a été fichu de lui demander pourquoi alors que toute sa vie il a été l’ami et le dévoué des riches, des puissants, des banquiers, des grands patrons et des vieilles rombières de Neuilly; il fait désormais mine, dans un discours artificiel et ridicule, de singer Besancenot en feignant la colère contre en vrac les paradis fiscaux, les bonus (attention, hein, pas ceux des banquiers, ceux des traders, cette vermine putride !) et les délocalisations !


Pas un de ces prétendus “journalistes” n’a été fichu de lui demander pourquoi il fait mine de découvrir les délocalisations dans l’automobile ? Personne ne lui a expliqué que bien avant l’automobile, alors que lui ou ses amis étaient pourtant au pouvoir, toutes nos usines textiles, de jouet, d’électroménager, et bien d’autres sont parties en Chine ? Personne ne lui a expliqué que notre bouffe, les légumes des plats cuisinés, les conserves, viennent aussi de plus en plus de Chine ? Personne ne lui a donc expliqué les objectifs du GATT puis de l’OMC ?


Personne ne lui a appris que l’Europe (l’Europe! l’Europe!) dont il essaie de nous introduire sauvagement, par ruse, et sans égard pour le sens naturel du sphincter, les traités que l’on rejette pourtant violemment; ont surtout, en plus du saccage des Services Publics, favorisé la délocalisation de nos usines vers les pays de l’Est ?


Dans ces conditions, comment peut-on refuser une aumône aux smicards ou aux nécessiteux, en prétextant que ces gueux qui ne comprennent rien à l’économie, vont aller tout claquer en chinoiseries au lieu d’aller investir, comme tout citoyen responsable se devrait de le faire, en actions Natixis bien françaises ?


Il a même le culot de balayer Besancenot d’un revers méprisant en affirmant sa détestation de tous les extrêmes, mettant ainsi dans le même panier les vipères de l’extrême droite avec leur haine fétide et les humanistes sincères de l“‘extrême gauche” qui pour la plupart ne désirent que plus de justice et de solidarité dans ce pauvre monde ! Il se vante même d’avoir éradiqué l’extrême droite, alors que de toute évidence il a mis au contraire la plupart de ses idées au pouvoir !


Comble du toupet, il a osé dire qu’il n’a jamais menti ! Et rien que ça, c’est un gros mensonge ! D’ailleurs j’ai cru entendre quelques affirmations péremptoires au sujet de Gandrange, et il ne m’étonnerait pas que les salariés y répondent rapidement ! Et attention, il reviendra à Gandrange ! Avant ou après la dalle d’Argenteuil, on ne sait pas…

Mais en plus de toutes les promesses vagues ou qui n’engagent pas à grand chose (il a fixé une date de discussion avec les syndicats, quel scoop !), la seule mesure pesée, préméditée, concrète, chiffrée et planifiée concerne la suppression de la taxe professionnelle.


Cette ignominie est une demande récurrente et insistante du MEDEF depuis des années ! Ces 8 milliards d’euros (par an !) sont clairement un cadeau au MEDEF. Sur dix ans, ce sont 16 Kerviels qui vont frapper les finances publiques pour tomber dans les poches des actionnaires ! Ils ont dû péter le champagne au Fouquet’s hier soir !


[EDIT : il m’énerve ! j’ai commencé ce billet hier soir avec les éléments dont je disposais, je l’ai complété rapidement ce midi avec les nouvelles du matin, et je l’ai publié. Quelques minutes plus tard, qu’ouis-je à la radio ? QUE LES RECETTES DE LA TAXE PROFESSIONNELLE NE SONT PAS DE 8 MILLIARDS COMME IL L’A ANNONCE, MAIS DE 29 MILLIARDS ! PAR AN ! 6 KERVIELS ! MAIS C’EST UN FOU, UN MALADE, IL FAUT D’URGENCE L’EMPECHER DE NUIRE !]


Tiens, où sont-elles, les indignations de la campagne présidentielle sur le déficit et la dette ? Il est où le compteur de Madame Chabot ? Elles sont où, les annonces de François Fillon, qui déclarait l’Etat en faillite ? Depuis, la Crise est passée par là, et c’est Open Bar tous les jours ! Enfin, pour les banques et les entreprises, pas pour les gueux, auxquels on dit tout de même que ça ne leur coûte rien, et que même ça leur rapporte !


Bon, bien sûr il va annoncer par la suite des compensations pour les communes, qui étaient les destinataires de cette taxe. Mais comme pour la suppression de la pub sur la télé publique, le compte n’y sera évidemment pas ! Et une fois le cadeau ouvert, comment peut-on imaginer pouvoir le reprendre par une autre taxe, sans que Madame Parisot ne se mette à couiner de toute la force de ses cordes vocales ? C’est le B-A-BA du libéralisme : alléger coûte que coûte les “charges” des entreprises privées, sans aucun égard pour ce que ces “charges” financent, surtout si cela présente un caractère social ou public !


Et à part ça ce guignol ne fait pas d’idéologie !

“The Shock doctrine” is back ! Si vous n’avez pas suivi, je vous en rappelle le principe : c’est une méthode très prisée des libéraux, qui consiste à exploiter l’état de choc et d’hébétude qui suit une catastrophe (un accident, un ouragan, un attentat, ou ici la “Crise”) pour faire passer des mesures qui eussent en temps normal suscité une réaction violente. Sonnée par le choc, assommée par les boniments, la population ne se rend plus compte de rien et laisse passer.


Ce qui est sûr, c’est que le rouleau compresseur libéral ne s’arrêtera jamais. Du moins pas tant qu’il n’aura pas aplati tout ce qui est contraire à ses dogmes, ou alors tant que personne n’aura réussi à couper le contact.

Un lecteur m’a envoyé deux mails hier : le premier concernait la volonté de Laurence Parisot de “réformer” le licenciement économique : dogmatisme là-encore ! Dans les rêves du MEDEF, que le travail de Sarkozy est de transformer en réalité, un patron doit pouvoir licencier un salarié quand il veut, sans frais, sans procédure, sans justification. Ben oui, c’est vrai, quoi, quand on jette un kleenex, on ne remplit pas des formulaires pour prouver qu’on est enrhumé !


Le second faisait état d’un projet prévoyant de donner aux médecins sages une “prime de résultats” pouvant atteindre jusqu’à 8000 euros par an ! Doit-on lui rappeler que le travail d’un médecin est de soigner, et qu’introduire dans ce travail des mécanismes en vigueur par exemple dans les cabinets d’audit anglo-saxons, méthodes qui sont en grande partie responsables de la Crise, est complètement délirant !

Qu’on se le dise : pendant la Crise, le libéralisme continue !


PS : Ah, j’oubliais : la “Presse-Qui-Ment” juge globalement la prestation de notre Minus réussie…

 


Source: Superno

Publié dans Nouvel Ordre Mondial

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